vendredi 5 septembre 2008

A Petit Frère, Grand Chevalier !

Highslide JSTête la première dans le tiroir, papier, gomme et crayons : en deux secondes tout est sorti. C'est presque devenu un rituel, une évidence, quand je passe les mercredis voir mon petit frère, cinq minutes, à peine, se sont écoulées depuis mon arrivée, qu'il me colle une feuille sous le nez :
« On se fait un p'tit dessin ? »

Les yeux en l'air, un crayon dans la bouche, on réfléchit :
- « Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ... »
- « T'as trouvé ? »
- « Non pas encore et toi ? »

Pour ma part, tout le bestiaire de la création y est passé: girafe, chat, chien, cheval, canard et j'en passe, au fil des mercredis, j'ai épuisé tout mon sac à bestioles !

- « Elle va encore nous faire un hibou ou un mammouth ... » lance mon petit frère, les yeux fixés sur ma feuille

- « Et toi, tu vas nous faire un château ou un chevalier pour pas changer ... »

Ça commence généralement ainsi. Provoquer l'autre jusqu'à ce qu'il trouve ''LA'' nouvelle idée et quand il commence à dessiner:

« Tu fais quoi ? »
« J'te dis pas, pas le droit de regarder ! »

Mais cette fois-ci, adieu veau, vache, cochon, on venait de de me faire offense :

- « Bah, c'est sûr que toi, tu vas pas dessiner un chevalier ... »
- « Bah, pourquoi ? »
- « T'es une fille ! »

Le coup de Jarnac ! Jusqu'à ce jour, je pensais naïvement que moi, sa grande sœur, je ne rentrais pas dans la catégorie « des chigneuses qui savent seulement jouer à la poupée ». Il venait de me fourrer dans le sac! Je demandais donc sur le champ réparation. Je lui laissais le choix des armes, un crayon HB n°2 et la gomme ronde de mamie, mais j'imposais tout de même une condition : coloriage obligatoire!

Sans répit, on crayonna, gomma et coloria. A peine une pose tartine à la confiture et il fallait reprendre les armes! Quand la nuit commença à tomber en fin de journée, exténués, un cessez-le-feu fut convenu. Nos deux chevaliers posés sur la table de la cuisine, il fallait désormais juger.

Bien que j'avouais avoir jeté un coup d'œil ou deux sur son dessin pour la réalisation du casque et du château fort, mon petit frère me gratifia d'un «pas mal». Je sentais mon honneur se défroisser. Bien sûr, il fallait reconnaître que son chevalier était quinze fois mieux équipé pour le combat que le mien. Un casque qui protège le visage en entier, une armure complète des pieds jusqu'à la tête, une lance, une épée, un bouclier et même des fleurs à porté de main au cas où il croiserait le chemin d'une princesse ... Mais bon, j'étais tout de même assez fière de la barbe et des moustaches du mien!

Au final, nous avons décidé de réconcilier nos guerriers dans le même billet. Je vous laisse admirer nos chefs d'œuvre !

Vive les Mercredis dessin ! Vive Vincent !

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1 commentaire:

  1. Le plus beau est celui qui se trouve à coté du moins beau...

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