Assis à la table du salon dans notre maison irlandaise, notre ami brésilien nous trimbalait, l’autre jour, dans les rues de Brasília sur Google Earth. «Ici, c’est mon école, quand j’étais petit. Voilà, la maison de ma grand-mère. Oh! Cette épicerie! Tu peux y trouver les meilleurs brigadeiros de toute la ville …»
Je ne sais pas trop quoi en penser. D’un côté, c’est formidable. Etre à des milliers de kilomètres de son pays et pourvoir ‘‘raconter’’ son quartier et la maison de sa grand-mère en se promenant dans les rues de sa ville. Cependant, cela m’attriste aussi. Moi, j’imaginais Brasilia jaune, vert, ocre et marron. Dans les rues, tout le monde dansait, même les vieilles à trois jambes. Les routes – capitale oblige – pareilles à des montagnes russes, tête en haut, tête en bas et les voitures de toutes les couleurs…
Mais non. Rien de tout ça. Je suis restée polie. J’ai dit «Formidable!» à notre ami. Pourtant, j'ai serré les dents en voyant mon image d’Épinal s’envoler en deux clics...
Ainsi, je ne vous donnerai pas l’adresse exacte de ma maison irlandaise. Google Earth pourrait me faire mentir. Dans ma maison en carton, nos voisines irlandaises sont des Fremens Aliens, des bateaux flottent dans les gouttières, les pies volent nos rubis et les mouettes font toujours la tête…
Je vous envoie la photo que j’ai prise le 12 Octobre 2011 à l’occasion de l’anniversaire de David (en haut à gauche).
A bientôt,
Mlle Myosotis