vendredi 13 juin 2008

En quête d’Art !

Highslide JS

Ce qui avait beaucoup étonné Daria Arkadievna, c’était qu'Armand De Massari ait accepté aussi facilement la rencontre. Elle connaissait bien Olivier Chagny et son manque de tact légendaire. Pourtant, le frère et ‘‘agent’’ du jeune artiste, avait accepté sans état d'âme. Vendredi 18 mai à 10 heures, Armand De Massari se prêterait volontiers à l’interview. Malgré ses origines, ce fils et arrière petit-fils de peintres, ne ressemblait en rien aux artistes italiens, fiers comme leur patrie et ardents comme son azur éclatant. Quand il refusait les entrevues, il ne le faisait jamais avec outrecuidance. De nature douce, timide et insouciante, il aimait pieusement l’Art et goutait peu la superficialité médiatique. Si ses œuvres avaient fini un jour par être exposées - une révélation pour les amateurs d’Art - c’était en fait avant tout sous l’initiative de son aîné, Ares De Massari. L’interview aurait d'ailleurs lieu à la Villa Alvise Vivarini, propriété familiale où son frère séjournait habituellement quand il se rendait en France.
Cet article était une véritable aubaine pour l’Almaviva et c’est avec empressement que Chagny envoyait Daria Arkadevna recueillir les propos de l’artiste. Cette spécialiste de la rubrique ‘‘Culture’’, n'avait plus à faire ses preuves dans le milieu de la presse. Ses critiques, petits bijoux d’éloquences et d’enseignements, étaient toujours vivement attendus par le monde des Arts et de la Littérature. Son élégance persuasive la faisait passer partout. Elle le faisait cependant avec discrétion sans jamais se montrer importune. C’était d’abord son amour pour la lecture et l’écriture qui l’avait poussée à exercer le métier de journaliste et non, comme beaucoup de ses confrères, une bonne part de curiosité morbide. Cette artiste de talent savait, elle aussi, rester modeste.
Ce matin, pourtant, le directeur de l’Almavia semblait préoccupé. D’ordinaire, quand Daria Arkadievna, de tempérament assez bilieux, demandait conseil à Olivier Chagny, celui-ci la taquinait sans y aller vraiment d'avis péremptoires, preuve de la grande confiance qu'il plaçait en elle. Cette fois, étonnement, il l’avait assommée de recommandations plutôt étranges à première vue. Quelques plaisanteries avaient bien sûr ponctué son discours, mais son insistance sur certains détails et son regard inhabituellement sérieux laissaient suggérer une ‘‘mission’’ plus insolite. Ce n'était pas une simple interview à visée culturelle qu'on lui confiait mais une véritable enquête. Observations des lieux, des objets, des attitudes de chacun. De l’artiste, bien sûr mais aussi du personnel et surtout du frère, Ares De Massari. Elle devait s’introduire dans ce joli monde dans un rôle de véritable agent double! La jeune journaliste n’était pas sans ignorer l’affaire du vol: la semaine précédente deux tableaux de la collection familiale avait été dérobés. Cela avait fortement animé la région. Sans poser plus de questions à Olivier Chagny, signe de sa grande confiance en l'homme, elle partit à la rencontre des frères De Massari.
La Villa Alvise Vivarini abritait une riche collection de peintures, de précieux objets et un somptueux mobilier aux styles variés. De l’extérieur, à elle seule, la bastide était un petit joyau artistique. Des vitraux ornementaient ses ouvertures et un parc boisé où musaient de gracieuses sculptures, encerclait la demeure. L'esthète ne pouvait que se réjouir de cette visite! Quel personnage se cachait derrière le mystérieux et talentueux Armand De Massari? Qui était l’auteur du vol des tableaux? Dans cette nouvelle aventure qui va la mener sur les chemins de l’Histoire de l’Art, Daria Arkadievna devra, une fois encore, faire preuve de beaucoup d'imagination et d'une belle perspicacité…

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