vendredi 6 juin 2008

Une question de hauteur...

«Il y a au milieu même de la paix (et par conséquent au milieu même de la guerre) de formidables combats dans lesquels ont est seul engagé et dont le tumulte est silence pour le reste du monde. On n’a plus besoin d’océans terrestres et de monstres valables pour tous ; on a ses propres océans et ses monstres personnels »


Jean Giono, pour saluer Melville.


Highslide JS


E
mbarqué sur une coquille de noix, une plume pour simple gouvernail, la mer est grosse et les lames menaçantes. Sous le rafiot, profondeurs cireuses infinies.
Au-dessus, rouleaux de nuages noirs obscurs. Retenu au cœur de la tempête, elle fulmine et gronde en vous. Néant glacé sous vos pieds, épaisseur filandreuse au dessus de votre tête. Comment gagner un havre de paix? Suffocante situation quand même le vide qui est en vous roule et bourdonne…

Soudain, une ‘‘vague scélérate’’ vous propulse vers des hauteurs vertigineuses. Vous grimpez sans cesse, happé par la masse cotonneuse. Un vent glacé vous fouette le visage mais vous apercevez une percée nacrée. L’ascension continue mais se fait désormais plus calme. Vous avez traversé depuis longtemps la masse brumeuse.
Vu d’ici, il ne s’agit plus que d’une fine vapeur, minuscule point nuageux d'une immensité transparente. Léger comme une bulle de savon, vous flottez sur des nuées roses pailletées. La descente est douce et sereine. Vous voyez venir la terre. Sur un camaïeu pastel, de fines gouttelettes brillent comme autant d'éclats de diamants…

Comme qui soudain crie «Euréka!», hantée par «mes propres océans et mes propres monstres», je pointe le ciel pour clamer: «Je vole contempler ces petites choses de tout là-haut!»


Highslide JS

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2 commentaires:

  1. http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=974

    Un lien sur la fiction et les doubles dans le roman d'Herman Melville: "Moby Dick". De quoi intéresser une jumelle.

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